Fait son petit marché

* Suraya venait d'arriver sur le marché, la veille, elle avait fait ses courses au super marché, mais dès lors qu'il s'agissait de produit frais, elle préférait toujours ceux du terroir, plus frais, mais avant tout plus vrais. Elle portait dans sa main gauche un panier d'osier, à droite, son sac à main, tandis que sur son épaule se trouvait bien sagement Oscar. Elle n'aimait pas le laisser seul chez elle, et puis, un peu d'air frais ne lui faisait pas de mal non plus. L'animal était docile comme pas deux, et c'était tant mieux, car avec le mauvais caractère de Su! *

* Elle était donc dans la partie des légumes, et sélectionnait quelques bons épis de maïs à faire griller sur la poêle, c'était vite fait et plutôt délicieux. Bien sur, c'était riche en calorie, mais il suffisait de ne pas manger quelque chose de trop lourd après. Elle leva la tête et sourit à la vendeuse:*

Vendeuse: -Avec ceci?

- Euh.... attendez que je regarde ce que vous avez.... elles viennent d'où vos banananes?

Vendeuse: de Martinique

* Su sembla un peu déçue, elle soupira:*

- Vous ne sauriez pas où il y en a qui viennent de Floride, généralement elles son meilleures....

* La vendeuse semblait très diplomates, et gardait le sourire:*

Vendeuse: Eh bien, aujourd'hui non, mais peut être la semaine prochaine.

* Alors Su, prit les bananes qui coutaient certes moins chers, mais de moins bonnes qualitées. Elle les paya et se dirigea vers un autre stand.*

Andro vaquait à une occupation qu'il n'appréciait guère certes mais qui occupait ses longues journées ennuyantes. Il marchait les mains dans les poches ses yeux attentif aux moindres mouvements à ses côtés. D'un oeil discret il furetait ça et là dans l'intention de trouver un petit trésor. Il sifflotait agréablement et ne se génait pas pour bousculer les petites vieilles dames trop lentes. Que c'était agaçant de ne pouvoir se mouvoir avec liberté dans une foule de citadin ! Du monde, du monde partout, et les allées tellement serrés empiraient la situation. Des exclamations de marchands envahissaient ses oreilles et lui prenait la tête désagréablement. Mais il tentait de paraitre naturel et habitué. Pourtant tout ce bruit et ce monde ne lui convenait guère... Il passa devant un stand de fruit et il prit une pomme à son passage. Marchant avec la même nonchalance il croqua dans la pomme sans scrupule. Le marchand ne l'avait pas remarqué. Il continua sa route jusqu'à ce qu'il aperçu de long cheveux chatain et une taille qui dépassait largement la foule moyenne. Il la vit mettre des bananes dans un sac. S'étant arrété brutalement à cette vue magnifique il reprit sa marche avec plus d'allure pour se rapprocher de la vision angélique. Mais la peuplade de gens empêchait le jeune homme de pouvoir pister sa proie. Finalement il sortit du marché pour monter sur un lampadaire. Assez agile il atteignit le haut et mettant sa main en visière il la repéra près d'un stand de charcuterie. Il sauta sur un camion et entendit les protestations du propriétaire. Sans s'en préoccupé il arriva derrière la jeune femme... Il se frotta les mains et fit semblant qu'une personne venait de le pousser pour la bousculer et se retrouver collé contre elle.

- Oh je vous demande pardon mademoiselle, avec toute cette foule il est difficile de se mouvoir correctement.

Il se redressa et mit sa main gauche dans sa poche avant de lui tendre la main droite pour se présenter. Très à l'aise dans une conversation il enchaîna de suite la présentation.

-Je m'appelle Laurent, a qui ai-je l'honneur?

* Suraya s'était rendue au stand qu'elle détestait le plus, celui de la charcuterie. Biensur, elle aimait la viande, mais l'acheter... très peu, à cause de l'odeur nauséabonde qui s'en dégageait. Mais voila, cette semaine, c'était elle qui était de corvée de courses, et Mademoielle Kenley lui avait fait une liste immense de ce qu'elle désirait manger: des côtes de porcs, du boudin blanc et noir, des steak, du magret , eh oui, Mademoiselle avait des gouts de luxes, des foies de canard, bon ça c'était pour elle, car elle adorait le foie gras fait maison, des cuisses de grenouilles, du jambon fumé, de la viande hâchée pour ses carbo, un poulet entier. A croire qu'elle allait faire une orgie! La semaine d'avant, la jeune femme, lui avait acheté tout ce qu'elle voulait, alors elle lui rendait ce petit service.*

* Elle était donc en train de passer commande quand elle fut bousculée par un jeune homme. Elle allait l'injurier, mais n'en eut pas le temps, celui-ci lui tendit une main qui semblait amicale, et se présentai en s'excusant. Les gens qui s'excusaient dans les marchés étaient de plus en plus rare. Elle apprécia ce geste, mais examina quand même la main méfiante pendant un court instant. Elle lui tendit la main et en profita pour l'examiner discrètement. Bonne posture, plutôt bel homme, même cette cicatrice semblait faire partie intégrante de lui. Il fallait bien avouer qu'un certain charme se dégageait de lui. Une petite voix raisonnait dans sa tête " Attention Sury, les apparences son parfois trompeuses", ce qui ne l'empêcha pas de se présenter, un peu surprise:*

-Euh... Suraya.

* Elle se demandait si ce jeune homme allait s'en aller ensuite, et s'il agissait plus par politesse, ou bien, si il allait engager la conversation, ou l'inviter à boire un café ou ce genre de chose, car il esperait plus. Il ne fallait pas se leurrer, la psychologie masculine, differait de la féminine, et, la plupart du temps, les garçons étaient plus entreprenants, que ces donzelles, qui avaient pourtant les mêmes pensées qu'eux.*

* Le vendeur regardait la scène avec curiosité:*

Vendeur: Et ce sera tout?

- Euh... je crois qu'il me faudrait encore deux foie d'oie, et six tranches de jambon.

* Puis elle se tourna vers le jeune homme, et un peu gênée:*

- excusez-moi, je... je dois aller payer.

* Dit-elle d'une voix douce, avant de se diriger vers la caisse et de payer, puis, une fois qu'elle eut fini elle remit le porte monnaie dans son sac et avança, se demandant si le jeune homme la suivrait ou non.*

Andro fut enchanté d'entendre son prénom. Un prénom non usuel qui sonnait bien à ses oreilles, comme une mélodie bhollywwodienne. Il la laissa parler au marchand sans quitter son regard d'elle. Une lueur dans les yeux invraisemblable et indescriptible. Une couleur noisette augmentant d'intensité à chaque mot prononcé par la jeune femme. La bouche très légèremment ouverte comme subjugée Andro se surpris à avoir les bras contracté d'anxiété. Que pouvait avoir cette situation pour être différente d'une autre? Le jeune Italien se réveilla soudain de son hébétement lorsque Suraya tourna sa tête vers lui. Il se racla nerveusement la gorge et fit son approbation d'un signe de tête. Il vit qu'elle rangeait son portefeuille et avançait lui tournant le dos. Pensait-elle qu'il allait la suivre? Après tout elle ne semblait pas le vouloir. Si bien que Andro préféra s'éloigner à contre-coeur. Cependant il jeta un dernier regard vers elle tout en partant dans l'autre direction.

La densité du monde réunit pour ce jour de marché empêchait n'importe qui d'avancer avec facitlité et rapidité, mais Andro avait plus d'un tour dans son sac. Tel un félin agile il se mouvait avec aisance parmi la foule. Quand il fut sortit il s'arréta quelques secondes et soupira.

-Quel métier injuste !

Il repartit en direction du cimetière une main dans sa poche gauche. Tout en marchant d'un pas rapide il tournait la chose qui s'y trouvait. Un portable volé...

* La jeune femme avait été troublée par cette rencontre, il ne fallait pas le nier. Elle termina ses courses, mais sans y mettre vraiment du sien, repensant à cette jolie rencontre. Mais pourquoi ne l'avait-il pas suivi??? Enfin, sans doute qu'il était timide et Suraya n'était pas non plus du genre trop rentre dedans, car à ses yeux, c'était bien trop vulgaire. *

* Ca, c'était une chose à raconter à Kenley, sans doute qu'elle aurait son avis à dire, enfin, elle l'espérait, elle ne voulait pas qu'elle se mette à se taire, ou a faire autre chose pendant qu'elle lui parlait. Ca, c'était ses habitudes, à elle, car elle était capable de faire plusieurs choses à la fois.*

* Par la suite, elle passa chez le poissonier et dans une cave à vin, de temps à autre, un bon rouge était agréable, assise autour d'un repas délicieux.*